La Fauvette Grisette

De toutes les espèces de fauvettes de notre région, c’est la Fauvette grisette qui est la plus facile à observer. C’est la seule dont les mâles ont pour habitude de déclamer leur chant  à découvert au sommet d’un buisson et de le prolonger au cours d’une brève envolée verticale.  Après leur exhibition aérienne, ils reviennent se poser souvent sur le même perchoir et poursuivent assidûment leurs solos nuptiaux. Ils sont composés  d’un petit nombre de sons  émis de façon précipitée et bredouillée qui ne peuvent donner lieu à confusion avec aucun autre chant d’oiseau entendu.

Le milieu habité par les Fauvettes grisettes est  bien plus spécifique et par conséquent  moins répandu que celui des omniprésentes Fauvettes à tête noire. Les grisettes affectionnent les grandes friches parsemées de touffes de buissons et de haies épineuses, les lisières de bois, les clairières de forêts, les  talus des voies ferrées. Il faut à ces oiseaux des buissons peu élevés, mais denses jusqu’au sol et dont l’exposition à la lumière n’est pas amoindrie par la frondaison d’arbres. Toutes ces conditions expliquent l’absence de cette espèce dans les parcs arborés, bien ordonnés et nettoyés.

Le régime alimentaire est essentiellement insectivore. La grisette capture beaucoup  de chenilles, papillons, coléoptères, diptères, fourmis, pucerons, araignées.  En fin de saison des baies et  des fruits sont consommés pour se constituer les réserves d’énergie  nécessaires au grand voyage qui  conduira ces fauvettes  dans les savanes d’Afrique tropicale, via l’Espagne, le détroit de Gibraltar, le Maroc et le Sahara. La migration est effectuée de nuit à partir d’août et surtout en septembre. Le retour aura lieu en avril.

TESTE ET PHOTO : Gilbert BLAISING