Le Rossignol philomèle

Nombreux sont ceux qui ont déjà entendu chanter le rossignol, mais peu l’ont déjà vu.  Ce passereau est encore commun et il a pour habitude de chanter en début et en fin de nuit lorsque les activités humaines et leurs bruits sont fort réduits ; son chant s’entend alors à des distances dépassant plusieurs centaines de mètres. Ses riches sonorités parviennent ainsi aux oreilles d’un plus grand nombre de personnes. C’est une des raisons qui explique la popularité de cet oiseau bien qu’il soit le plus souvent dissimulé dans les buissons et les broussailles denses.

Le rossignol étant peu farouche, il arrive que ses vocalises éclatent à proximité de nous. Mais, il sera néanmoins très ardu d’apercevoir le chanteur. Son plumage uniformément terne, hormis la queue roussâtre, le camoufle au cœur des buissons dont il ne sort que rarement. C ‘est sous leur couvert à terre ou près de la terre qu’il évolue de préférence.

C’est là que ces passereaux trouvent leur nourriture constituée  de vers, insectes, chenilles, larves, œufs de fourmilles et araignées. En fin d’été diverses baies sont également consommées pour se constituer les réserves d’énergie nécessaires au très long voyage qui les conduira en Afrique tropicale dont ils ne reviendront que fin mars, début avril.  C’est à ce moment que l’on a le plus de chance d’apercevoir un rossignol. Aussitôt arrivés, les mâles  se mettent à revendiquer un territoire en chantant au sein d’arbustes et de buissons  encore dépouillés  de leur feuillage. Ce sont les femelles, venues quelques jours plus tard, qui construiront les nids en général au sol ou à faible hauteur au sein d’une touffe d’orties, d’un roncier ou d’un tapis de lierre.

La livrée de ces oiseaux, chargés de symbolismes et de légendes, n’ayant aucune séduction, il n’est guère frustrant pour tout un chacun qu’il soit si difficile de les observer. D’avoir l’occasion  d’entendre encore couramment chaque printemps leurs enchanteresses virtuosités vocales est un plaisir renouvelé à lui seul complet.

TEXTE ET PHOTO : Gilbert BLAISING