Le Bouvreuil pivoine

Le rose vif ou le  rouge intense qui parent une grande partie du plumage du Bouvreuil pivoine stupéfient et fascinent chaque fois qu’on peut l’apercevoir. Cette dominante d’une couleur flamboyante lui donne l’apparence d’un  de ces oiseaux exotiques que l’on voit  dans les volières de zoo.

En dépit de leur apparence si voyante, il n’est pas fréquent de pouvoir  observer des bouvreuils. Ils n’ont jamais été abondants dans nos régions et leurs mœurs sont très discrètes. Ils évoluent et se tiennent  dans les arbres et les buissons dont le feuillage les camoufle. Les déplacements, souvent en couples, sont constants et les arrêts brefs. Leurs  émissions sonores se limitent à un sifflement flûté et plaintif : pyu…diuh propre à n’éveiller l’attention que des initiés.

C’est en hiver que des occasions se présentent  de voir femelle et mâle venus visiter nos mangeoires. Mais, au cours de ces  dernières années, ces opportunités sont devenues plus rares. Le plaisir est donc très fort lorsque d’aventure, un bouvreuil mâle surgit comme une boule lumineuse dans notre jardin.

D’ordinaire, les bouvreuils habitent les lieux boisés de préférence riches en buissons : bois et forêts à peuplement mixte de résineux et de feuillus, vergers et parcs. Ce sont des végétariens qui  se nourrissent à terre et jusqu’à 10-15m en hauteur de semences, de graines et de bourgeons d’une grande diversité de végétaux, y compris des arbres fruitiers. Mais peu communs, au contraire des étourneaux, leur nuisance dans les vergers est mineure.

Grâce à ce régime alimentaire, cette espèce est encore capable de s’alimenter au cours des hivers mêmes rigoureux.  D’ailleurs sa zone de présence continue en Europe englobe les pays scandinaves et la Russie du Centre et du Nord.  En effet, ces passereaux apprécient bien davantage la fraicheur et le froid que la chaleur.   Il est donc à craindre que le réchauffement climatique ne finisse par compromettre  l’avenir de cette espèce dans nos régions.

TEXTE ET PHOTO : Gilbert Blaising