Le pic vert

Les Pics verts, présentsdans toute notre région, affectionnent les vergers, les boisements clairs et les lisières de bois. La présence de prairies, voire de gazons, dans ou à proximité de ces milieux leur est indispensable. Ils y trouvent l’essentiel de leur pitance constituée de fourmis qu’ils recueillent en fouillant le sol  de leur bec puissant et en  engluantles proies avec leur longue langue cylindrique. Au passage, ils ne dédaignent pas les limaçons, escargots et vers de terre. Ce régime est complété par des graines de céréales et de conifères, baies et fruits ainsi que par les insectes et larves qu’ils prennent sur les arbres à l’abri desquels ils passent une bonne partie de leur vie solitaire et ombrageuse. Ce farouche individualisme n’est interrompu que pour la nidification qui s’effectue dansune cavité forée dans un tronc d’arbre âgé ou au bois tendre. A noter : c’est le mâle qui assume la part la plus importante du  forage de la loge et même  de l’incubation des œufs.

Les pics verts sont moins communs et s’approchent bien moins  des habitations humaines que les Pics épeiches s’aventurant volontiers dans nos jardins arborés. Hormis lorsqu’ il se tient au sol pour se nourrir, le Pic vert évolue toujours furtivement à l’intérieur de la  frondaison des arbres, où il est difficile de l’apercevoir en dépit de ses couleurs voyantes. Sa discrétion n’est trahie que par son sonore cri en volkiu-kiu-kiuk et son chant éclatant kluh-kluh-klu-klu-ku, déjà audible de loin.

La diminution considérable des prairies et leur traitement par des engrais azotés, néfastes aux fourmis, ainsi que la régression continue  des vieux vergers ont déjà conduit à une réduction sensible de la population de Pics verts. Il est fort à craindre que ces causes, qui affectent d’une façon encore plus marquée l’existence de nos Torcols fourmiliers, se perpétuent et s’accentuent.

Texte et photo : Gilbert Blaising