La fauvette Babillarde

Des quatre  espèces de fauvettes observables en Lorraine, la fauvette babillarde est la moins répandue. De plus,  ce petit passereau évolue constamment sous le couvert des fourrées et des arbres. Même en chantant, il se déplace le plus souvent au contraire de beaucoup d’autres espèces qui aiment à se percher pour vocaliser et qui sont ainsi  plus faciles à observer. C’est d’autant plus frustrant que la babillarde se manifeste pourtant par un tonitruant chant  rutututu ou rititititiqui qui surprend comme un rire insolite et inattendu.

Peu fréquente et toujours furtive, la Fauvette babillarde est rarement aperçue et donc peu connue au contraire de la Fauvette à tête noire omniprésente. Etant donné leur superficielle ressemblance,  la probabilité  est grande de confondre la première, entrevue par chance avec la seconde. Pourtant, la babillarde bien vue se distingue de sa cousine notamment par le dessus de la tête gris et non noir, par le masque gris sombre des joues, la gorge très claire…Les deux fréquentent les mêmes milieux buissonnants et arborés y compris dans les parcs et même dans les jardins.

Comme toutes les autres espèces de fauvettes, la babillarde n’est qu’une visiteuse d’été chez nous. C’est une migratrice au long cours qui hiverne en Afrique de l’Est du Tchad à l’Ethiopie. Elle arrive dans notre région fin avril et en repart de fin août à fin septembre, après avoir accumulé les réserves énergétiques indispensables à un voyage aussi démesuré.  A cette fin, l’habituel régime insectivore est complété par la consommation de diverses baies alors bien chargées de sucre.

Texte et photo : Gilbert BLAISING