La Grue cendrée.

D’une envergure de 2 m à 2,40 m pour un poids de 4 à 6 kg, c’est l’un des plus grands oiseaux d’Europe.
Sa couleur dominante est le gris d’ou son nom de “cendrée”. L’oiseau adulte présente une tête contrastée entre noir et blanc. Selon la saison, une calotte rouge située au sommet de la tête est plus ou moins visible. Cette zone n’est pas constituée de plumes rouges, mais au contraire, résulte d’une absence de plume. La couleur rouge est due aux vaisseaux sanguins particulièrement nombreux à cet endroit et qui affleurent sous la peau. A l’approche de la période de reproduction, la couleur est plus marquée et plus étendue particulièrement en période d’excitation sexuelle. La “queue” en panache n’est en réalité que l’extrémité des rémiges (plumes des ailes) qui dépassent. La queue est très courte et n’est visible que lorsque l’oiseau est en vol. Le jeune né dans l’année est de couleur brunâtres. Il acquière progressivement son plumage d’adulte.
En vol, la grue se distingue par sa silhouette en forme de croix, ses grandes pattes dépassant largement à l’arrière et son cou est tendu.
Depuis 1967 l’espèce est protégée en France.
Sa vitesse de vol va de 40 à 80 km/h en moyenne. Si les vents sont porteurs et puissants, l’oiseau se déplace à plus de 100 km/h. Elle peut donc traverser la France en une journée.
L’ altitude de vol est variable de 200 à 1 500m.
La population transitant par la France est estimée à 360 000 individus.
Au 30 octobre 2019, environ 194 720 oiseaux sont dénombrés au lac du Der.
Le 03/11/2019, 268 100 Grues cendrées sont comptabilisées au lac du Der. Les vents du sud-ouest liés à la tempête « Amélie » empêchent les grues de reprendre leur migration.
Le record précédent était de 206 000 oiseaux le 5 décembre 2014.
La population hivernant en France oscille entre 100 000 et 120 000 sujets.
Les grues transitant par la France nichent essentiellement en Suède, Finlande, Norvège, Allemagne du Nord et Pologne.
Reproduction
Lors de la migration et de l’hivernage, la Grue cendrée est sociable et grégaire. Elle devient territoriale au moment de la nidification. Ce n’est qu’à l’âge de 3 à 5 ans que la grue est capable de se reproduire. Le couple est uni pour la vie et niche de façon solitaire sur de vastes étendues de marais ou forêts marécageuses pouvant atteindre plusieurs centaines d’hectares. Le nid, constitué d’une plate-forme d’herbes sèches, est construit à terre, le plus souvent entouré d’eau. En mai, la femelle pond 1 ou 2 œufs qui sont couvés à tour de rôle par les deux parents pendant 28 jours. Peu après l’éclosion, les poussins sont capables de suivre leurs parents et de se faufiler dans les marais à la recherche des insectes, mollusques et petits vertébrés qui composent alors l’essentiel de leur nourriture. Par la suite, ils consomment davantage de végétaux, d’herbes tendres, plantes aquatiques et baies.
A noter qu’une vingtaine de couples niche en Lorraine.
L’envol des jeunes âgés de 2 mois intervient entre la mi-juillet et la fin août. La famille reste unie jusqu’à la fin de l’hiver.
Protégée mais restons vigilants !

Monsieur et Madame Grues cendrées

La chasse et la destruction des sites de nidification (assèchement des zones humides) ont suffit à éliminer entre 1880 et 1965 les populations nicheuses de toute la moitié sud de l’Europe (dont la France).

A la recherche de nourriture dans les prairies.

Depuis sa protection, l’espèce connaît une expansion même si elle n’a pas retrouvé ses effectifs d’antan.

A la recherche de nourriture dans les chaumes.

L’espèce connaît encore d’importantes menaces à l’heure actuelle.

Modification de certaines sites de stationnement et d’hivernage, en particulier le déboisement des chênaies espagnoles dont les glands fournissent une nourriture abondante. Ces chênaies sont transformées en cultures intensives.

Dépendance de plus en plus importante vis-à-vis des grandes cultures qui remplacent les prairies et les zones humides. Des tensions existent avec le monde agricole en raison de dégâts que peuvent causer les grues sur les semis d’orge et de blé. L’incidence des produits phytosanitaires sur d’éventuels empoisonnements et cas de stérilité chez la grue reste inconnue..

grues en vol
Grues en vol sur les côtes de Meuse

Surexploitation des forêts nordiques détruisant une partie des zones de reproduction.

Concentration de la population de grue en migration sur quelques sites en Europe. Si l’un de ces sites venait à être modifié ou détruit, l’impact sur le bon déroulement de la migration pourrait être fort.

Mortalité due à la collision avec les lignes électriques, le plus souvent en cas de mauvais temps (brouillard, fort vent, visibilité réduite…). L’impact des éoliennes sur cette espèce est mal connu, même si l’on sait que cette espèce décrit de larges contournements à l’approche d’un parc éolien en fonctionnement.
Où observer des grues chez nous ?
Les grues passent généralement dans notre région à partir du mois d’octobre. C’est la migration postnuptiale.
Ces oiseaux vont traverser la France en diagonale depuis la frontière belge, luxembourgeoise et allemande pour se rendre jusqu’au pays basque avant de passer la frontière vers l’Espagne où elles stationneront principalement à Gallocanta (Ce nom ne vous rappelle rien ?) et en Extramadura.
Cependant, certaines d’entres elles vont rester dans notre pays et dans notre région durant tout l’hiver avant de rejoindre les pays nordiques lors de la migration prénuptiale à compter de mi février.
Le baguage des oiseaux a permis de constater que les oiseaux originaires de l’extrême Nord vont le plus au Sud alors que ceux qui sont plus proches de nous ne parcourent pas de grandes distances.
Les oiseaux qui passent dans l’Est de la France sont visibles dans le secteur de Billy-sous-Mangiennes (55), Lachaussée (55), en forêt de la Reine (54). La plus forte concentration est visible au lac du Der (tiens tiens…Chantecoq…Gallocanta…).
Les grues passent généralement dans notre région à partir du mois d’octobre. C’est la migration postnuptiale.
De jour, les oiseaux sont dispersés dans les champs à la recherche de nourriture. Le soir venu, les oiseaux vont au dortoir en particulier sur les vasières et étangs peu profonds qui leur offrent une zone de sécurité à l’égard des prédateurs. Le matin, à la levée du jour, les oiseaux quittent leur dortoir pour retrouver les champs et prairies. Si les conditions météo sont favorables, elles peuvent repartir en migration et poursuivre leur voyage vers le Sud.
Sauf à être installé dans un affût longtemps à l’avance, toute tentative d’approche sera de nature à créer un dérangement.
L’idéal est de se poster dans les observatoires prévus à cet effet et d’attendre l’arrivée des oiseaux au dortoir. Avec un peu de chance, les grues viendront se poser sur la berge en face de l’observatoire. En vol, elles sont susceptibles d’être très proches de vous. A l’aide d’une lunette ornitho ou même de simples jumelles vous pourrez admirer ce bel oiseau. Pour faire des photos, un 300mm est un minimum. Un bridge pourra éventuellement convenir.
Certains soirs, au soleil couchant, la nature nous offre sa plus belle palette de couleurs pour le plus grand plaisir du photographe.
Bonnes observations à vous ! Et regardez bien si vous voyez des oiseaux bagués. Relevez sur quelle patte sont posés les bagues de couleurs et transmettez vos observations à :
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Un couple de Grues cendrées.
Retour vers le dortoir
Au soleil couchant
Vers les côtes de Meuse
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